Rue du Maréchal Delattre de Tassigny

Publié le par CARL et BOURDILLON

Rue Delattre de Tassigny

sur les quais de la Loire

Les cat cat débarquent

Les Lillois partent à l'attaque:

A Lille, les 4 x 4 prennent des bains de boue forcés

Mercredi 15 février 2006 Par Haydée SABERAN

Armés de seaux, un commando sillonne les rues et barbouille les tout-terrain au cours d'expéditions nocturnes, militant ainsi contre leur présence en ville.

«Alors là, vous vous écartez, je vais faire un splatch.» Elle a des gants de caoutchouc aux mains, et des baskets aux pieds «pour courir vite, au cas où». Mardi, minuit, centre-ville de Lille. Adeline (1), 24 ans, cadre administratif, plonge le bras dans un seau de gadoue. Et splatch! sur le pare-brise d'un 4 x 4 garé à l'angle de la rue du Molinel et de la place Richebé. Elle est membre du Collectif pour le bien-être du 4 x 4 et milite contre leur présence en ville, mais gentiment. L'idée : le quatre roues motrices s'étiole en hypercentre, où il n'est pas dans son milieu naturel. Le remède : le masque à l'argile. «On ne dégonfle pas les pneus, ce qui obligerait les gens à appeler une dépanneuse au petit matin. On veut faire réfléchir.» Alors, Adeline tartine le 4 x 4 : «On veut les rendre heureux, après tout ils ne sont pour rien dans les choix de leur propriétaire.» Vitres, roue de secours, rétroviseurs, quelques mottes sur le toit. Ça crisse, à cause des cailloux.«Anachronique». Avant de partir, Adeline glisse un petit mot sous l'essuie-glace, «pour engager le dialogue (2)». Sur le petit papier, côté pile, l'explication : «Le Collectif pour le bien-être du 4 x 4 s'engage à réintroduire le 4 x 4 dans son milieu naturel, et lutte pour que celui-ci retrouve une qualité de vie décente. Parce qu'on ne met pas un husky en appartement, on ne met pas un 4 x 4 en ville.» Côté face, un message codé : «Trop de grands-mères ? Pas assez de buffles ?» Allusion au «pare-buffles», le pare-chocs des 4 x 4, «dangereux pour les piétons», car, en cas d'accident, il touche les parties vitales, alors que les voitures classiques tapent dans les jambes. Stéphane, enseignant chercheur, et adhérent des Verts : «Daktari en pleine ville, c'est un peu anachronique, non ?» Et puis, le 4 x 4, c'est aussi «30 % plus polluant qu'une voiture normale, pour le même habitacle, et ça abîme les voiries». A ceux qui rappellent qu'un 4 x 4 ne pollue pas plus qu'une vieille R5, elle répond que le propriétaire de la vieille R5 n'a pas de sous, donc pas le choix.

. Avant de partir, Adeline glisse un petit mot sous l'essuie-glace, (2). Sur le petit papier, côté pile, l'explication : Côté face, un message codé : Allusion au «pare-buffles», le pare-chocs des 4 x 4, , car, en cas d'accident, il touche les parties vitales, alors que les voitures classiques tapent dans les jambes. Stéphane, enseignant chercheur, et adhérent des Verts : Et puis, le 4 x 4, c'est aussi . A ceux qui rappellent qu'un 4 x 4 ne pollue pas plus qu'une vieille R5, elle répond que le propriétaire de la vieille R5 n'a pas de sous, donc pas le choix.

«Flippant». Tout a commencé le jour où Adeline, qui habite les beaux quartiers du Vieux-Lille, où elle roule en vélo, en a eu marre de se faire doubler par des tanks. «Flippant. Et il y en a de plus en plus.» Avec une vingtaine de copains «entre 20 et 30 ans, étudiants, chômeurs, salariés», elle va chercher la boue dans la campagne lilloise, dans la pâture de sa mère où trotte un poney. Elle ajoute toujours un peu de crottin dudit poney, «pour que ça sente la campagne».

. Tout a commencé le jour où Adeline, qui habite les beaux quartiers du Vieux-Lille, où elle roule en vélo, en a eu marre de se faire doubler par des tanks. Avec une vingtaine de copains , elle va chercher la boue dans la campagne lilloise, dans la pâture de sa mère où trotte un poney. Elle ajoute toujours un peu de crottin dudit poney, .

Le collectif demande à la mairie de Lille (PS-Verts-PC) d'interdire les 4 x 4 dans le centre toute l'année, ou au moins en cas de pic de pollution. La mairie fait savoir qu'elle «pourrait l'envisager» en cas de pic, et qu'elle travaille déjà à réduire la voiture en ville. En attendant, ça gadouille. Rue du Molinel, Alex, Julien et Bruno, étudiants en biotechnologie, regardent faire : «Aaaaah, la poignée, c'est vicieux.» Julien : «Y a du crottin de poney dedans ? Alors c'est bien, c'est vraiment un retour à la nature.» La voiture dégouline. «Et voilà, triomphe Stéphane, il est rendu à sa liberté.» Près de la préfecture, boulevard de la Liberté, un autre. Splatch, splatch, splatch. Experte, Adeline badigeonne des grands huit sur les vitres. Stéphane : «Ce que j'aimerais, c'est une webcam, pour voir la réaction du propriétaire.» Pourquoi il ne reste pas pour l'attendre ? Il rigole : «Vous avez vu mon gabarit ?» Bouc au menton, bonne bouille, mais pas l'armoire à glace. Place de Strasbourg, Stéphane, prudent : «Non, y a un peu trop de passage.» Adeline : «Allez, on se le fait vite fait ?» Stéphane s'extasie : «Et en plus, il a le pare-buffles chromé!» Rue Jacquemars-Giélée. «Là, y a une mine. Y en a un, il est énoooorme, juste en bas de chez moi.» Un Toyota gris métallisé. «Ha, il est beau çui-là.» «Un vrai de vrai.» Et plotch, et scritch, et tartine. Il est 1 heure du matin. Les seaux sont vides. Bilan : huit véhicules tout-terrain retournés à l'état de nature, une cinquantaine depuis le début des actions du collectif, fin décembre. Prochain raid de boue vers le 25. (1) Le prénom a été modifié.
(2)
collectifpourlebienetredes44@no-log.org

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Pour voir les quais de la Loire (à droite de notre photo)

sur le site de VELO41

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Pour revoir la place de la Résistance

Publié dans bougezautrementablois2

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